Meowingtons’ Revenge : deadmau5 et Atari, entre hommage et opportunisme

Arrivé de nul part, la firme Atari a officialisé une collaboration avec le DJ et producteur de musique électronique, deadmau5 (Joel Zimmerman), pour lancer une édition spéciale sur la console Atari 7800. Cette cartouche, nommée « Meowingtons’ Revenge », propose une réinterprétation graphique de l’un des titres phares de la machine, Food Fight.

Une résurrection pixelisée : Food Fight à la sauce deadmau5

Initialement paru en arcade en 1983 avant d’être adapté sur 7800 (une console qui avait pour ambition, dès son lancement en 1986, de rivaliser avec la NES), Food Fight est un jeu d’action simple. Le joueur y incarne Charley Chuck, dont la quête d’un cornet de glace est constamment perturbée par des chefs lancent des projectiles comestibles. Le principe repose sur le lancer d’aliments pour se frayer un chemin vers la victoire.

Dans la version « Meowingtons’ Revenge », deadmau5 prend la place du protagoniste. Il est fidèlement représenté par un sprite 8 bits exclusif, affrontant ses quatre chats, Meowingtons, Dizzy, Dolly et Miss Nyan dans une bataille de cuisine chaotique, leur objectif commun étant d’empêcher le musicien d’atteindre sa précieuse glace.

Collection et doutes sur l’intérêt ludique

L’intérêt pour ce titre se manifeste d’abord par son caractère de produit dérivé. Outre la cartouche et le manuel en couleur, l’édition inclut un porte-clés et un écusson ornés de l’illustration pixelisée du DJ. Côté technique, le jeu est compatible avec l’Atari 7800+ (la console récente), l’Atari 7800 d’époque et l’Atari 2600+, assurant une bonne intégration dans le parc matériel des collectionneurs. Les manettes CX-40+ et CX-78+ sont prises en charge pour ce titre jouable à deux en mode alterné.

Néanmoins, l’attrait de cette sortie au-delà des cercles très spécifiques interroge. Si l’idée d’associer un artiste contemporain à un classique des années 80 est amusante sur le papier, la valeur ajoutée au jeu lui-même se limite essentiellement à un changement d’habillage graphique. Pour le rétrogamer en quête de découvertes ou de pépites ludiques, cette opération, malgré le respect du matériel d’origine, semble avant tout relever de la pure opportunité commerciale.

Ce type de collaboration, exploitant une licence célèbre pour « relooker » un jeu ancien à la jouabilité parfois limitée pour un public moderne, est à la frontière de l’hommage sincère et de l’opération de marketing visant à mobiliser les bases de fans d’Atari et de deadmau5. Le joueur qui ne serait fan ni de la 7800, ni de l’artiste, pourrait légitimement s’interroger sur la pertinence d’un tel achat. Meowingtons’ Revenge sent davantage la poudre de perlimpinpin promotionnelle que l’innovation dans le catalogue de la machine.